Désir, excitation et consentement…
Aujourd’hui, face à de nombreuses confusions, il me tient particulièrement à cœur d’éclaircir avec vous ces trois notions. Dans mon travail, j’aborde la notion de sexualité dès le premier entretien… et je constate combien il existe une confusion entre ces termes.
Le consentement, c’est l’acquiescement, l’approbation: je suis ok pour cette relation. Il s’exprime dans toutes les dimensions de la personne que je suis (cerveau, coeur, corps): si mon conjoint me dit oui pour s’unir à moi mais que je le sens passif dans notre union, alors il ne consent pas. Le « oui » verbal ne suffit pas!
Le consentement s’apprend dés le plus jeune âge avec la possibilité que nous ouvrons à l’enfant de choisir une activité (peinture, pâte à modeler ou playmobil), un vêtement qu’il/elle a envie de porter aujourd’hui… Attention, il ne s’agit pas de laisser l’enfant régenter sa vie, il s’agit de lui ouvrir des espaces dans sa vie dans lesquels il expérimente la possibilité de dire oui ou non, de choisir. Ainsi, adulte, il sera en mesure de dire un « oui » qui soit un vrai « oui », ou un « non » qui soit un vrai « non ».
L’excitation sexuelle est physique et réflexe: c’est ce que je ressens dans mon corps (accélération du rythme cardiaque, érection, lubrification…). Il est essentiel de souligner que la lubrification n’est JAMAIS le signe du désir, du plaisir ou d’un consentement. Lors d’un viol, bien souvent, le corps qui vit un traumatisme, lubrifie car il se met en état d’alerte et de protection instinctive pour éviter, atténuer, la douleur de la pénétration. Le corps se protège comme il peut de la violence qu’il vit. Néanmoins, l’excitation sexuelle peut découler du désir que j’ai pour mon partenaire.
Le désir est l’élan conscient qui pousse à l’union des corps. Il nait de la distance, du manque : le confinement, période où nous avons vécu au quotidien ensemble sans temps de séparation, d’absence, a pu impacter notre désir. Le désir est à différencier de l’excitation sexuelle, il est relation à l’autre, il mène au consentement (désir de coeur quand le désir du corps vient à manquer), il est élan de toute ma personne vers la personne que j’aime. Le désir demande du lâcher-prise, du temps, de la patience, de la bienveillance, il est impacté par les messages reçus dans mon histoire : « les hommes ne pensent qu’à ça! », « Une femme qui a du désir est une salope », « tu dois satisfaire ton mari »…
La bonne nouvelle aujourd’hui et il me semble important d’insister sur celle-ci: « S’unir est avant tout une décision. » je peux consentir à m’unir à mon conjoint alors que je ne ressens pas/ peu de désir physique. Ouf! que feraient les couples une fois la période d’amour romantique passée ? Que feraient les couples après une grossesse, une intervention chirurgicale, lors de la ménopause ?.. Gardez en tête que le désir est lâcher prise (et pour cela, évitez la maison de famille mal isolée, le stress du lever matinal le lendemain…), le désir demande du temps ( alors ce soir-là, couchez-vous tôt, évitez le soir où vous rentrez fatigués d’un dîner bien arrosé :-)), le désir a besoin d’être nourri (mots doux, écoute, tendresse…et pas uniquement quand vous avez en tête de vous unir le soir!). Notre désir mérite des rendez-vous, mérite que nous lui donnions du temps pour se déployer…
Alors, à vous le tour! Osez partir à votre découverte, soyez inventifs, créatifs!
Je vous invite à partager en couple: (Ayez conscience que vous avez tous les deux un vécu différent, ancrez-vous dans la curiosité du monde de votre conjoint et la bienveillance. Lorsque l’un parle, l’autre écoute et fait le miroir, il ne s’agit aucunement d’interpréter ou de donner son avis, simplement d’écouter pleinement.)
Les messages que j’ai reçus, enfant, sur le désir...
Aujourd’hui, la place que je laisse à mon désir dans ma vie…
La place que je laisse à mon consentement/ non-consentement dans ma vie…
Ce qui allume mon désir…
Une chose que j’apprécie chez toi dans notre sexualité…